30 janeiro 2008

"...follow the stairs a little further..."

G. B. Piranesi Carceri d"invenzione, Plate XIV 1st state, 1745

Many years ago, when I was looking over Piranesi’s, Antiquities of Rome, Mr. Coleridge, who was standing by, described to me a set of plates by that artist, called his Dreams, and which record the scenery of his own visions during the delirium of a fever. Some of them (I describe only from memory of Mr. Coleridge’s account)represented vast Gothic halls, on the floor of which stood all sorts of engines and machinery, wheels, cables, pulleys, levers, catapults, &c. &c., expressive of enormous power put forth and resistance overcome. Creeping along the sides of the walls you perceived a staircase; and upon it, groping his way upwards, was Piranesi himself: follow the stairs a little further and you perceive it come to a sudden and abrupt termination without any balustrade, and allowing no step onwards to him who had reached the extremity except into the depths below. Whatever is to become of poor Piranesi, you suppose at least that his labours must in some way terminate here. But raise your eyes, and behold a second flight of stairs still higher, on which again Piranesi is perceived, but this time standing on the very brink of the abyss. Again elevate your eye, and a still more aërial flight of stairs is beheld, and again is poor Piranesi busy on his aspiring labours; and so on, until the unfinished stairs and Piranesi both are lost in the upper gloom of the hall. With the same power of endless growth and self-reproduction did my architecture proceed in dreams. In the early stage of my malady the splendours of my dreams were indeed chiefly architectural; and I beheld such pomp of cities and palaces as was never yet beheld by the waking eye unless in the clouds.

Thomas de Quincey, Confessions of an English Opium-Eater (1821-22)

M.C. Escher, Convex and Concave, 1955

28 janeiro 2008

Descendo escadas

Eadweard Muybridge, "Descending stairs and turning around", 1884-85


Marcel Duchamp, Nu descendant un escalier nº 2, 1912


Eliot Eliofson, Duchamp descending a staircase, photograph from Life Magazine (1952)


Hans Richter, "Dreams That Money Can Buy" , 1947


Bill watterson, Calvin and Hobbes

21 janeiro 2008

Odessa



Escadaria Richelieu, Odessa




























Sergei Eisenstein, "O Couraçado de Potemkim" (fotogramas da escadaria de Odessa), 1925

E ainda os degraus...


Alexander Rodtchenko, Escada de emergência, 1925

11 janeiro 2008

Multiplex

Jenny holzer, Living: Some days you wake and immediately... , 1980-82.

Robert Mangold, Distorted Circle within a Polygon I, 1972

Barbara Kruger, Don't Be a Jerk, 1996


Allen Ruppersberg, Preview, 1988

Matthew Brannon, The Never that Lasts Forever, 2004

Kiki Smith, Pietà, 1999

Rodney Graham, Rheinmetall/Victoria 8, 2003

04 janeiro 2008

"Mais, je m'appele Ferdinand!"

















Votre film ressemble à un puzzle dont la véritable signification n’apparaît qu’après-coup. Avez-vous pensé que cette forme d’écriture-là pouvait désorienter une partie du public ?

Peut-être un peu, mais ce n’est pas un sentiment qui me préoccupe parce que je considère que mon langage est finalement beaucoup plus concret que celui de films comme… « Taxi pour Tobrouk », « Mélodie en sous-sol » ou… « Le Tonnerre de Dieu ». Pour moi, ce sont des films totalement abstraits. Un châtelain qui recueille une prostituée ne lui parle pas comme Gabin dans « le Tonnerre de Dieu ». C’est un univers totalement faux. Je ne critique pas les données, mais le résultat. Les gens prennent cela pour du concret, ou plutôt ils savent que c’est de la fiction, mais c’est la part du rêve dont ils ont besoin. Et quand on leur montre le visage, celui qu’ils voient tous les matins en se rasant ou en faisant leur toilette devant la glace, celui-là les ennuie profondément, alors que la seule chose qui pourtant les intéresse, c’est eux-mêmes.
Il y a donc là une contradiction que je n’ai jamais bien résolue, dont je suis conscient et qui fait qu’on nous traite d’auteurs abstraits alors que je suis convaincu du contraire… En peinture, on peut dire « ça c’est concret », « ça c’est abstrait », les mots correspondent à des réalités. Au cinéma pas du tout, puisque le concret est présent partout. Une voiture est une voiture dans n’importe quel film, qu’il soit russe ou américain ; les sens des mots concret ou abstrait, réalité ou irréalité ne recouvrent pas les mêmes concepts. Moi j’appelle un film de Verneuil un film abstrait, parce que je trouve qu’il ne correspond pas aux données normales de la vie.

Un film est une chose qui tient un peu du roman, de la peinture et de la musique. Du roman parce qu’il raconte une histoire à l’aide de personnages, de la musique parce qu’il y a des sons et que l’on peut y mettre de la musique, de la peinture puisque ce sont des images animées ou inanimées. Au départ, je considère tous ces éléments sur un strict pied d’égalité. Ce sont des moyens de narration. C’est comme un romancier qui dispose de temps grammaticaux, de certains noms, de certains adjectifs qu’il avance dans un certain ordre. Il décide d’écrire tout à l’imparfait ou tout au passé composé, ou bien de temps en temps… Il se donne la liberté d’y introduire le présent. On ne dira pas à l’auteur d’un roman au passé qui emploie tout à coup le présent : « là, vous avez fait une citation du présent »… Dans « Pierrot », Anna s’appelle Marianne… Elle s’appelait autrement et puis dans les dialogues, on parlait des « Caprices de Marianne »… Alors j’ai préféré l’appeler carrément Marianne. Peut-être y a-t-il des gens qui peuvent penser aux « Caprices », et comme c’est un film romantique, c’est pleinement justifié. Et puis, il y a Marianne de Marivaux aussi, et si je veux encore qu’on pense à Renoir, je n’ai pas besoin de dire « elle ressemble à un tableau de Renoir », je n’ai qu’à prononcer le nom de Marianne et montrer en même temps un tableau de Renoir.

Extracto de uma entrevista por François Maurin- L’Humanité - 1965



Entretien avec Jean-Luc Godard

01 janeiro 2008

No Smoking Inside


David Lynch, Lost Highway, 1997